Vacance du Saint-Siège
Réponse au numéro spécial de La Tradizione cattolica
sur le sédévacantisme (n° 1/2003, 52)
Par Monsieur l'abbé Francesco Ricossa
Note : cet article a été publié dans la revue Sodalitium n°55
Nous présentons aux lecteurs français la réponse à une étude contre le sédévacantisme parue en italien au début de l’année 2003. La plupart d’entre eux ne liront probablement jamais l’étude que nous réfutons. Cependant, les arguments que nous présentons étant susceptibles d’intéresser tous les catholiques, il nous a paru intéressant de les publier.
Sodalitium
La Tradizione Cattolica [TC dorénavant] est depuis 1986, date à laquelle elle a remplacé - dans ce rôle - notre revue Sodalitium, la “revue officielle du District italien de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X”. Le premier numéro de l’an 2003 (n° 52) est monothématique, entièrement consacré à la question du “sédévacantisme”, position selon laquelle le Siège Apostolique est actuellement vacant.
L’éditorial de l’abbé Simoulin. Auteur, contenu, but du numéro spécial sur le “sédévacantisme”
C’est dans un éditorial du supérieur de district, l’abbé Michel Simoulin, que le “dossier” est présenté au lecteur. Ce dossier, quant à son auteur, est présenté comme “l’œuvre commune des prêtres du District d’Italie” (p. 3). En réalité, il n’est un mystère pour personne qu’un seul prêtre du District en est l’auteur principal : si nous l’écrivons, c’est uniquement parce que ce fait n’est pas sans influer sur les motivations et les argumentations de cet écrit, qui s’écartent fréquemment du mode d’argumentation habituel de la Fraternité. Quant au caractère officiel de cet écrit, “il ne prétend pas être une prise de position ou une déclaration officielle de la Fraternité” (p. 3). Reste la valeur de l’argumentation, elle “ne prétend pas non plus réfuter directement lesdites thèses” sédévacantistes (p. 3). Par conséquent, de l’aveu même du supérieur de District, le dossier manque d’autorité. Pour ce qui est du public auquel il s’adresse, les prêtres qui soutiennent les thèses “non réfutées” en sont exclus : “cette étude s’adresse donc, non aux ‘maiores’, aux docteurs ou aux maîtres du sédévacantisme …”, avec lesquels évidemment on n’a pas la moindre intention d’ouvrir un dialogue ou une discussion : “sûrement Dieu est plus miséricordieux envers les simples (…) qu’envers les doctes” (p. 4). Notons que ce refus du dialogue contredit ce qui est écrit dans le préambule du dossier, (pp. 6-7), mais il n’y a pas là de quoi nous étonner, vu ce que nous avons laissé entendre de son véritable auteur…
Si la TC ne s’adresse pas aux prêtres “sédévacantistes”, à qui donc s’adresse-t-elle ? A deux catégories de personnes : aux fidèles “sédévacantistes”, et à ses propres lecteurs. Les fidèles “sédévacantistes” sont tous présentés comme des “naïfs, qui pour la plupart font confiance aux maîtres (…) sans avoir toujours étudié ou compris l’argumentation…”. Le dossier s’adresse ensuite aux fidèles de la Fraternité qui “peuvent être troublés par les accusations et les critiques faites à la Fraternité, pour qu’ils sachent que nous ne sommes pas aussi dépourvus d’intelligence ou de science théologique que certains le voudraient faire croire, ni même de courage pour affronter une situation extrêmement difficile” (p. 4).
Le trouble chez de nombreux fidèles de la Fraternité - dont parle l’abbé Simoulin - voilà donc le motif qui a poussé à sortir du silence constamment maintenu sur le problème, et plus particulièrement sur notre revue ; sans citer Sodalitium l’abbé Simoulin avait déjà été contraint de donner une ou deux réponses dans Roma felix à propos des Tribunaux créés par la Fraternité (Sodalitium n° 52 it., déc. 2000 ; n° 51 fr., janvier 2001), à propos aussi de l’infaillibilité du Pape dans la canonisation des saints (Sodalitium n° 54 it., juin 2002 ; n° 53 fr., juillet 2002) et surtout après la sortie de la Fraternité du prieur de Rimini, l’abbé Ugo Carandino (Sodalitium n° 53 it., déc. 2001 ; n° 52 fr.) devenu par la suite membre de l’Institut Mater Boni Consilii. En effet le silence observé jusqu’à ce jour n’était certes pas dû au désir de “ne pas envenimer nos rapports avec des prêtres qui étaient autrefois nos frères, ou avec des fidèles qui étaient nos amis” (TC, p. 4), mais à la volonté de ne pas donner aux thèses différentes de celles de la Fraternité le minimum d’espace ou la moindre notoriété : “Nous devons ignorer radicalement ceux qui nous ont quittés, même s’ils nous attaquent, ou même s’ils font de bonnes choses - écrivait l’abbé Simoulin aux prêtres du District italien de la Fraternité Saint-Pie X le 26 janvier 1998 – Il y a des noms qui ne doivent jamais être prononcés ni écrits : Sodalitium, Simple Lettre, Paladino, Milani, Vinson, etc…”(cf. Opportune, importune n° 5, Pâques 2003, p. 1).
Le numéro spécial de La Tradizione Cattolica signe donc un moment important dans l’histoire de l’opposition catholique à Vatican II : moment où, même en Italie, la Fraternité a dû admettre publiquement que la question du Siège Vacant ne peut pas ne pas être affrontée. Et nous nous en félicitons.
LE DOSSIER “LE SÉDÉVACANTISME : UNE FAUSSE SOLUTION À UN VRAI PROBLÈME”
Après avoir examiné l’éditorial de l’abbé Simoulin, passons sans plus tarder au “dossier” sur le sédévacantisme.
CRITIQUES SUR LA MÉTHODE
LE “VRAI PROBLÈME” ET LA SOLUTION PROPOSÉE PAR LA TRADIZIONE CATTOLICA
LA “PRÉSENTATION DU THÈME A CARACTÈRE HISTORIQUE” PAR LA TC. LACUNES ET ERREURS HISTORIQUES QUI RENDENT CADUQUES TOUTES LES DÉDUCTIONS QUE LE DOSSIER PRÉTEND FAIRE D’UN POINT DE VUE HISTORIQUE
ANALYSE DES OBJECTIONS THÉOLOGIQUES OPPOSÉES AU SÉDÉVACANTISME PAR LA TRADIZIONE CATTOLICA : ELLES SE RÉSUMENT EN L’‘INDÉFECTIBILITÉ’ DE L’ÉGLISE. SODALITIUM RÉPOND A CHACUNE D’ELLES, ET MONTRE COMMENT CE SONT PLUTÔT LES POSITIONS DE LA FRATERNITÉ ET DES MODERNISTES QUI - CHACUNE À SA FAÇON - S’OPPOSENT A LADITE INDÉFECTIBILITÉ
DANS LAQUELLE IL EST TRAITÉ DES OBJECTIONS SECONDAIRES, D’ORDRE PLUS PRATIQUE QUE THÉORIQUE